lundi 14 novembre 2011

De la qualité de la musique numérisée


Une platine vinyle...Une image qui se fait rare tant les supports d'écoute musicale ont évolué ces dix dernières années, à tel point qu'on a vu quasiment disparaître certains d'entre eux (la bonne vieille K7 notamment). Si la platine vinyle semble survivre - pour le moment - à la menace des lecteurs de musique numériques, force est de constater que la musique à l'ère d'internet est train de modifier certaines normes.

L’ un des avantages principaux de la dématérialisation grâce à la technologie numérique est de pouvoir s’affranchir de l’objet physique, jugé contraignant, peu pratique, et souvent onéreux, notamment dans le cas de la musique enregistrée. Mais si celle-ci agit en premier lieu sur le contenant, traditionnellement représenté par le disque, il n’en demeure pas moins que le contenu, c'est-à-dire l’enregistrement sonore en lui-même, est directement impacté par ces évolutions techniques. 



La numérisation de la musique entraîne nécessairement une compression du son d’origine qui peut altérer la nature de l’œuvre. D’un point de vue technique, cette compression est nécessaire car elle permet de réduire la taille (en octets) ou le volume (en bits) de la source, que ce soit une photo, une vidéo ou un morceau de musique, pour qu’elle puisse être convertie au format informatique, plus facilement exploitable ensuite par les usagers.  La qualité du rendu numérisé varie selon les formats de compression utilisés. On peut distinguer cinq formats audio qui sont aujourd’hui très répandus : MP3,Wav, Ogg, WMA et AAC, ces deux derniers étant les formats audio standards utilisés respectivement chez Microsoft et Apple. Parmi ces cinq formats, le plus populaire reste le MP3 car il est le plus aisément exploitable pour les usagers en raison de la faible taille du contenu rendu après compression. Il reste néanmoins le format qui altère le plus la qualité audio de la musique. On parle dans ce cas de compression destructrice. A la différence, les formats Ogg et AAC sont jugés peu exploitables car trop « lourds » mais offrant une qualité de compression sans perte. L’autre critère important qui vient s’ajouter au format de fichier est le taux de compression. De la valeur de ce taux dépend l’intensité de la compression et donc de la qualité du morceau. Ce taux de compression se lit en bits. Pour le format MP3, la palette du taux de compression va de 56 Kbits/s à 320 Kbits/s. Plus le chiffre est faible,  plus on supprime par la compression un certain nombre de bandes de fréquence dans la musique.  Le fichier sera certes d’une plus petite taille mais la qualité sonore à sa lecture sera également plus faible. Cela agit directement sur le gain (c’est-à-dire le volume) des fréquences, et se fait ressentir différemment selon la qualité ou la méthode d’enregistrement des genres musicaux 
Pour se faire une idée de l’incidence de la numérisation sur un enregistrement sonore,  prenons quelques exemples. Ainsi on note des variations de gain allant de 5 à 10 % sur certains extraits de musique classique convertis en format de lecture numérique. La perception sonore varie aussi en fonction des outils de restitution du son (écouteurs, casques, enceintes, baladeurs, etc). Si on écoute un morceau numérisé en MP3 avec un encodage de 128 Kbit/s sur des enceintes fournies avec l’ordinateur, et souvent bas de gamme, la perte de qualité ne se fera pas trop sentir. En revanche la même expérience sur un système audio de haute fidélité mettra en relief les imperfections et certains faiblesses des fréquences de l’enregistrement dû à la compression.   

Le MP3 reste le format de prédilection des usagers comme des sites d’écoute de musique en ligne. Il est donc devenu le format de référence, non pas parce qu’il offre une qualité audio élevée mais parce qu’il est avant tout pratique. Ce succès soulève néanmoins un certain nombre de réflexions sur la valeur – notamment esthétique -  de la musique sous sa forme numérique aujourd’hui. 
  


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