mercredi 28 décembre 2011

La tablette tactile à un euro par jour est-elle utile pour les étudiants ?

En conséquence de la convention numérique de l'UMP organisée en juin dernier, certaines des 45 propositions visant à renforcer l'attrait du numérique en France ont dorénavant été testées sur le terrain, comme on a pu le voir avec l'opération "une tablette tactile par jour" destinée aux étudiants.

Ce dispositif doit pouvoir permettre aux étudiants d'avoir à la fois un appareil multimédia et un accès à Internet à "moindre frais" (1 euro par jour ça fait tout de même 30 euros par mois...). Le but est de démocratiser l'accès à tous aux technologies numériques. Cette mesure du gouvernement concerne trois tablettes tactiles au choix : l'iPad 2 d'Apple, le Galaxy Tab de Samsung et le 80 G9 du constructeur français Archos, qui a été intégré plus tardivement à l'offre après avoir communiqué son mécontentement auprès du gouvernement pour avoir "oublié" de l'intégrer à ce panel de tablettes. En ce qui concerne le F.A.I, c'est Orange qui s'y colle et propose aux étudiants désireux de souscrire à l'opération une connexion 3G comprenant un volume de données d'un giga par mois.




Je ne doute pas que cette opération puisse faciliter l'accès aux technologies de l'Internet pour un bon nombre d'étudiants.
Toutefois je doute grandement de l'utilité d'une tablette dans le parcours d'un étudiant, et je ne pense pas que ce soit l'outil le plus pratique qui soit pour accompagner celui-ci au quotidien (amphis, BU, cafétérias, etc). Car si la tablette offre de nombreux avantages en terme d'encombrement, de navigation et d'ergonomie, elle reste un support multimédia pour le moment orienté "divertissement" et est utile tout au plus pour lire ses mails.
Quand il s'agit de faire du traitement de texte lourd (du type mémoire) ou encore de prendre ses notes sur ordinateur pendant les cours, un netbook ou un pc portable semblent à mon avis bien mieux indiqués.
Bien évidemment je n'imagine pas que la tablette doit se substituer au pc portable, et le propos du gouvernement n'est pas de faire de celle-ci l'outil de travail principal de l'étudiant.
 Mais en additionnant celle-ci au pc plus le téléphone, ou plutôt le smartphone (40 % des 15-24 ans en possède un selon Médiamétrie), j'ai du mal à imaginer l'intérêt et l'utilité d'adhérer à ce dispositif, d'autant plus qu'elle implique un abonnement supplémentaire à celui du téléphone, et que celui-ci, quand il s'agit d'un smartphone, permet bien souvent d'avoir accès à Internet et à des fonctionnalités similaires à celles de la tablette (écran tactile, navigation, applications, etc).

mardi 20 décembre 2011

MegaUpload vs Universal Music : Le dessous des coulisses



Dans le conflit qui oppose la major du disque au site de partages de fichiers, il y a un élément qui m'a particulièrement interpellé et qui concerne le retrait du clip de promotion de MegaUpload sur Youtube, exigé par Universal Music, considérant que celui-ci enfreignait le respect des droits d'auteurs.

Ce MegaUpload Song, objet de la controverse (et, soit dit en passant, chanson ô combien pourrie), présente le service de manière positive et peut compter sur le soutien de nombreuses stars de l'entertainement américain qui apparaissent successivement en musique tout au long du clip.

Cette campagne a, semble-t-il, chatouillé la susceptibilité des majors - mais aussi les lobbys du secteur cinématographique-, alors qu'elles intensifient depuis quelques semaines leur lutte contre les sites de streaming et de direct download, accusés de tirer profit en exploitant par le piratage leurs catalogues d'oeuvres.

En réaction, Universal a demandé - et obtenu - le retrait de la vidéo sur différentes plateformes vidéos, dont Youtube, justifiant l'acte en prétextant que certains des artistes sous contrats apparaissaient contre leur gré dans la vidéo promotionnelle, ce qui selon la major constituerait une infraction au copyright...

La réplique de Megaupload ne s'est pas faite attendre puisque l'entreprise basée à Hong Kong a porté plainte devant la justice américaine et dénoncé le retrait abusif de la vidéo. Elle affirme avoir négocié des accords avec les artistes concernés, et s'interroge également sur le rôle de Youtube dans l'affaire. En effet, au regard de la juridiction du Digital Millenium Copyright Act, ce cas précis ne doit pas entraîner un retrait de contenu, car il ne concerne pas une oeuvre protégée. En réalité, ce retrait est le résultat d'accords passés entre Youtube et Universal Music afin que ce dernier puisse agir sans passer par la case juridique, ce qui constitue une grave entorse au regard de la liberté d'expression et du droit à l'information.

En somme, Megaupload a profité de cette tribune afin de crédibiliser son service. Non seulement le site affirme suivre scrupuleusement les demandes de retraits formulées par les ayants-droit, mais il se défend d'être associé au piratage, arguant que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à utiliser son système de partage de fichiers. 


vendredi 16 décembre 2011

La Timeline de Facebook

La très attendue Timeline de Facebook est désormais accessible pour les 23 millions de Français inscrits sur le réseau social.

Cette Timeline, que l'on peut assimiler à un journal personnel, est en fait une nouvelle fonctionnalité qui permet de regrouper toutes les infos publiées par l'utilisateur depuis son inscription sur Facebook sous une forme chronologique, afin d'en faire, comme il est écrit sur la page d'inscription, "un nouveau type de profil, plus proche d'une biographie".

L'idée ici est de pouvoir personnaliser son espace en fonction de ce que l'on veut montrer ou cacher à ses amis (photos, mentions "j'aime", nouveaux amis, évènements, liens, etc).

Ainsi l'utilisateur peut paramétrer son profil en adéquation avec ce qu'il veut montrer de lui sur Facebook, ce qui confère une plus grande liberté et un peu plus de place à la créativité.

Pour exploiter au mieux ce nouvel outil, je vous invite à aller faire un tour ici .

jeudi 8 décembre 2011

Le Klout du spectacle



Jeu de mots à part, qu'est-ce que Klout ?

C'est un nouvel outil apparenté  aux réseaux sociaux et qui vous permet de mesurer, via le Klout Score, la puissance et l'influence de votre profil social en fonction de votre activité, votre présence et vos relations sur les différents réseaux sociaux que vous fréquentez. Avec un tel outil, la notion d'e-réputation atteint son paroxysme. Concrètement, la méthode de calcul de cette influence se base, une fois vos réseaux sociaux connectés, sur la prise en compte par Klout de tous vos commentaires, de vos likes, des RT, de vos activités sur Youtube, Flickr, Foursquare, etc. Pourtant, rien n'indique comment ces contributions sont quantifiés. Ainsi, faudrait-il que je like ou commente tout ce qui bouge sur Facebook afin d'être au top ? Le fonctionnement de Klout reste flou et peu fiable et semble se cantonner à mesurer une popularité virtuelle en fonction de la quantité et non pas de la pertinence relative à la qualité.

Je peux voir l'intérêt pour des marques ou un business d'utiliser ce genre d'outils (pour ce qui est des brand influencers). Ce qui me fait réagir, et c'est ce qui explique mon titre, réside dans le fait que de tels dispositifs puissent conduire leurs utilisateurs vers une mise en spectacle de soi accrue- ce qui n'a rien de nouveau - et de flatter leur orgueil et les auto-satisfaire à coup de "je suis au top du networking". Bref, vous l'aurez compris, ça ne vaut pas un Klout...






lundi 5 décembre 2011

Hadopi pt.2 : les sites de streaming en danger

J'évoquais, il y a deux semaines, le discours offensif de Nicolas Sarkozy en faveur de la lutte contre le piratage des oeuvres protégées sur Internet, discours au cours duquel il a affiché le souhait d'étendre ces mesures à l'encontre des sites de streaming vidéo, jugés responsables des "mauvais résultats" enregistrés par les industries de contenus (ou plutôt un manque à gagner pour faire encore de meilleurs chiffres...)

Avec un certain opportunisme, c'est sans plus attendre que trois syndicats du milieu cinématographique et télévisuel  lui ont emboîté le pas et ce sans y aller de main morte puisqu'ils (l'APC, la FNDF et le SEVN) ont déposé une plainte collective auprès du tribunal de grande instance. Leur cible ? L'ensemble des FAI et autres moteurs de recherche présents sur la Toile. Leur motif ? Que les premiers prennent les mesures nécessaires pour bloquer l'accès des quatre sites apparentés à allostreaming (AlloShowTV, AlloShare, AlloMovies) et que les seconds cessent de référencer les sites, afin d'endiguer le nombre de visites et donc de visionnages "illégaux" de films protégés par le copyright. En vertu de quoi ? Les trois plaignants s'appuient sur l'article 336-2 du code de la propriété intellectuelle dans lequel il est prévu que "en présence d'une atteinte à un droit d'auteur ou à un droit voisin (...) le tribunal de grande instance, statuant le cas échéant en la forme des référés, peut ordonner (...) toutes mesures propres à prévenir ou à faire cesser une telle atteinte à un droit d'auteur ou un droit voisin, à l'encontre de toute personne susceptible de contribuer à y remédier".

Bien que la nébuleuse Allostreaming représente un réservoir non négligeable de films détournés en streaming, on imagine mal comment cette action menée contre elle pourrait porter un coup décisif à cette pratique très largement répandue. Les autres plateformes étant très nombreuses, la seule possibilité serait, pour les industries, de demander la mise en place d'un filtrage par Deep Packet Inspection (DPI) qui permet de surveiller les échanges de contenus sur les réseaux, donc en temps réel. Cette méthode, qui n'est pas sans rappeler la censure qui sévit dans certains pays comme la Chine, est pour l'instant interdite par la législation européenne. 

On note également que les ayants droit n'auront pas attendu que l'Hadopi fasse part de son plan anti-streaming annoncé par Sarkozy début 2012 pour passer à l'action...ce qui n'est pas sans provoquer une certaine vague antipathique à leur égard de la part des internautes, qui eux ont depuis longtemps adopté les nouveaux usages associés au web. Un peu radins, les ayants droit ? C'est ce que je me dis quand je regarde les chiffres de l'industrie cinématographique de l'année 2010 (en attendant ceux de cette année) :

En 2010, la fréquentation des salles de cinéma franchit, pour la deuxième année consécutive, le seuil de 200 millions d’entrées à 206,33 millions d’entrées (+2,4%), soit le plus haut niveau depuis 1967. Les recettes des salles augmentent de 5,6 % pour atteindre 1 304,79 M€ et le prix moyen du billet est de 6,32 € (+3,1 %). Les films sortis en 2010 réalisent 90,0 % des entrées de l’année. Parmi les 10 premiers films de l’année, 4 films ont été exploités partiellement en 3D.

Les dépenses des ménages en programmes audiovisuels progressent de 1,8 % à 8 079 M€ en 2010, en raison de la croissance des dépenses de redevance (+3,0 %), de vidéo à la demande (+39,5 %) et de cinéma (+5,6 %), alors que les dépenses d’abonnement (-0,6 %) et de vidéo physique (-0,3 %) sont stables. 






vendredi 2 décembre 2011

Youtube fait peau neuve

Bien que Google s'est approprié Youtube en 2006, aucun lifting majeur du site n'avait été observé en cinq années. Depuis lundi, on peut désormais apprécier la nouvelle interface de Youtube version 2011, avec son lot de fonctionnalités sociales à la clef.

Il s'agit surtout pour Google de déployer ses possibilités de synchronisation avec Google +, bien qu'il soit aussi possible d'associer son compte Facebook avec son profil Youtube. En terme de design, on retrouve donc le style minimaliste cher à Google depuis le lancement de son réseau social, sur lequel Gmail s'est aligné également.

Ce lifting formel et fonctionnel dévoile clairement les ambitions de Google d'accroître ses moyens de combattre son rival historique Facebook. En effet, si Google + annonçait un peu plus de 50 millions de membres à l'automne - ce qui n'est rien à côté des 800 millions que comptent Facebook - le géant de l'information peut se targuer d'avoir, sur Youtube, autant d'utilisateurs uniques par mois que la société de Marc Zuckerberg, qui regardent plus de 3 milliards de vidéos chaque jour. Grâce au nouveau Youtube, Google va pouvoir exploiter ce potentiel pour espérer remporter la guerre de l'information. 

En tout cas, l'outil présente un intérêt certain pour les Community Managers, qui réside au niveau de la synchronisation des comptes associés à Youtube.